Salut à vous!!

Pour être tout à fait franc je crois que l'effet Chadagova t'as changé assez radicalement (ce qui est très vrai pour moi aussi).

C'est certain, il m'a appris à me reconnaître dans les théories libertaires, alors qu'autrefois je les appréciais juste. Je crois que c'est aussi pour ça que l'anarchisme est si peu diffus, en plus du bourrage de crâne, peu de monde se reconnaît dedans.
Gloire au Chadisme !!!
L'effet a été assez surprenant chez toi aussi, je me souviens d'une de te réponse dans un très vieux post: "Ne critiquez pas trop l'État car je vous le rappel, l'État c'est nous"
Que dirait le Doc d'aujourd'hui???

A titre personnel, j'ai vu ton style d'écriture et d'argumentation
faire des progrès vraiment très surprenants et c'est toujours aussi
agréable d'entendre la bonne vieille gueulante de Révolte !

Ok, j'en ai pas l'impression mais après tout...

Révolte a écrit:je me souviens d'une de te réponse dans un très vieux post: "Ne critiquez pas trop l'État car je vous le rappel, l'État c'est nous"
Que dirait le Doc d'aujourd'hui???

J’ai longtemps rêvé de révolution, d’une prise de conscience collective ou l’homme en venait à défendre ses semblables face à l’injustice engendrée par d’autres hommes ou systèmes politique et économique.
Ô bien d’entre vous, voient ici les rêves naïfs d’un adolescent. Mais qu'elle autre définition
pourrait-on avoir de l’honneur et du courage que la défense de l’homme rendu faible par la nécessité.
Protéger la liberté des autres pour défendre la sienne n’est-ce pas le moins absurde ? Comment pourrai-je me dire libre dans un monde d’esclave ? Le bonheur n’est-il pas dans la vertu ?
Alors j’ai rêvé. Rêvé de liberté, d’égalité d’amour et de fraternité mais j’ai aussi rêvé de guérilla, de terreur et de sang, prix de la réussite, du moins je le croyais. Puis l’Anarchie est rentrée dans ma vie est peu à peu ce déchirement s’est éprouvé. Je souhaitais l’amour par l’horreur, la paix par la guerre, la fraternité par le crime. Et très vite je discerne que l’anarchie, elle aussi, est criminelle, criminelle et guerrière. Mais c’est au final un crime que j’assume, je l’assume car l’anarchie ne se veut pas juste émancipatrice, elle est la voie du peuple et la responsabilité des individus face au monde.
Puis, j’ai compris que tout mes discours étaient bien éloignés des réalités d’appréciation L’anarchie terrorisme ou révolte d’individu en manque de repère, et à mon grand désespoir la seule perception de l’idéal. Et, nous ne pouvons espérer une insurrection chez un peuple si béotien.

Évidemment, il ne faut pas cesser d’y croire, une révolution ne se fait pas en jour, nous devons toujours entretenir et propager le mouvement au travers de nos vies et de nos actions.
Mais je ne peux non plus accepter d’être réduit au bon vouloir des autres pour enfin vivre ma vie, ma liberté. Si aucun mouvement historique ne se dessine en ce bas monde, nous nous devons de rechercher la liberté dans nos propres moyens, recherche vaine puisque la liberté ne peut exister dans un monde de maîtres et d’esclaves. Certains croient qu’elle existe pour le maître et c’est peut être vrai, mais elle est relative, elle existe seulement lorsque l’esclave la lui accorde, c'est-à-dire lorsqu’il remplit son rôle de servitude.

Nous nous devons pourtant, ne serait-ce que par fierté nous approcher d’une condition d’homme libre. Si, comme je l’ai dit auparavant, la nécessité du maitre est relative, on peut aussi affirmer sous certaines conditions qu’elle est bien présente.
J’ai pensé, il fût une période que s’abstraire de tout système amenait forcément à la liberté puisqu’on se dégageait de toute nécessité créer, et encore…
Deux solutions s’offrent alors à nous : la vie d’ermite ou emprunter les chemins du voyage.
« Voyager ou asservir » voila qui aurait pu résumer l’idée que je me faisais de l’émancipation individuelle. Mais la première ne garantit en rien une véritable liberté, et si elle existe, elle ne peut être qu’éphémère. La seconde, je ne pouvais m’y résoudre.

A cela, je vois une dernière échappatoire, l’idée de mort et de sacrifice. A l’aristocratie de la réussite exaltons le sacrifice. Aujourd’hui, ma pensée pourrait s’exprimer ainsi « Tuer ou asservir », cette pensée serait apparemment présente dans les écrits d’Hegel et nous voyons bien que les deux sont radicalement opposés. Au fur et à mesure, je comprends qu’il n’existe point d’émancipation individuelle mise à part la mort et le sacrifice, les autres ne sont qu’illusions. En cela le terrorisme à la Ravachol est parfaitement légitime, mais si j’en suis complice, je ne peux moi-même tuer. Le meurtre est inexcusable et ce peu importe les raisons. Mais nous pourrions convenir qu’il est une fatalité.

Il faut donc conquérir sa liberté et la conserver par les armes?

Ours et Révolte font des réflexions libertariennes ^^ on aura tout vu :p

Il t'arrive bien quelques fois de critiquer le capitalisme et ce fût tout aussi improbable

je critique la structure économique actuel qu'on appel capitalisme.

Moi je défends le libéralisme, pas le capitalisme.

Je ne pense pas qu'il faille réduire la réalité à une dualité entre gentils et méchants, ou entre bons et mauvais choix. Il n'existe pas de doctrine anarchiste dictant la voie à suivre comme il n'existe pas d'idéal communautaire ; il revient à chacun de construire son anarchisme en développant les espaces de liberté là où ils existent ou en défendant ce qu'il reste à défendre. L'épanouissement individuel, ce que tu appellent l'émancipation, découlent de ces micro-réussites, de ces victoires éphémères auxquelles tu auras participé. L'essence même de l'anarchisme réside en sa diversité, c'est cette diversité que tu dois faire tienne ; non pas en te bourrant le crâne d'écrits anars indigestes mais en tentant de comprendre le monde, en allant vers lui.

Suite à une nouvelle lecture, je comprend mieux pourquoi tu indiquais que "ma" réalité se résumée entre "gentils-méchant", "Bien-mal"; ce n'était pas mon but premier, je cherchais plus à accentuer sur le "Tout ou rien" de nos actes ou de nos ambitions, mais c'est sensiblement équivalent par moment.

non pas en te bourrant le crâne d'écrits anars indigestes mais en tentant de comprendre le monde, en allant vers lui.

Le premier me pousse à embrasser le second...