Le capitalisme va-t-il finir ?

Voici le texte intégral de l'interview sur le site du Monde.


Extrait :

Pourquoi ne s'agirait-il pas plutôt d'une nouvelle mutation du capitalisme, qui a déjà connu, après tout, le passage du capitalisme marchand au capitalisme industriel, puis du capitalisme industriel au capitalisme financier ?

Le capitalisme est omnivore, il capte le profit là où il est le plus important à un moment donné ; il ne se contente pas de petits profits marginaux ; au contraire, il les maximise en constituant des monopoles - il a encore essayé de le faire dernièrement dans les biotechnologies et les technologies de l'information. Mais je pense que les possibilités d'accumulation réelle du système ont atteint leurs limites. Le capitalisme, depuis sa naissance dans la seconde moitié du XVIe siècle, se nourrit du différentiel de richesse entre un centre, où convergent les profits, et des périphéries (pas forcément géographiques) de plus en plus appauvries. A cet égard, le rattrapage économique de l'Asie de l'Est, de l'Inde, de l'Amérique latine, constitue un défi insurmontable pour "l'économie-monde" créée par l'Occident, qui ne parvient plus à contrôler les coûts de l'accumulation. Les trois courbes mondiales des prix de la main-d'oeuvre, des matières premières et des impôts sont partout en forte hausse depuis des décennies. La courte période néolibérale qui est en train de s'achever n'a inversé que provisoirement la tendance : à la fin des années 1990, ces coûts étaient certes moins élevés qu'en 1970, mais ils étaient bien plus importants qu'en 1945. En fait, la dernière période d'accumulation réelle - les "trente glorieuses" - n'a été possible que parce que les Etats keynésiens ont mis leurs forces au service du capital. Mais, là encore, la limite a été atteinte !

Je pense que le capitalisme n'aura pas de fin. Marx explique que la bourgeoisie, pour se maintenir, révolutionne sans cesse ses moyens de productions. C'est, je pense, ce qu'il s'opère aujourd'hui à travers le monde.
La bourgeoisie s'adapte donc sans cesse à l'inverse de la féodalité.
Notre seul salut est la prise de conscience de la part du peuple, tout est basé sur lui, mais même si il est le plus important des pouvoirs, il est aussi le plus faible car le plus divisé. Je pense que l'individualisme sert la cause du capitalisme. En plus de l'endoctrinement et du matraquage que nous subissons quotidiennement, l'individualisme pousse les hommes à être indifférents entre eux. Trop peu de monde désire véritablement s'associer pour ne former qu'un seul et même pouvoir.
Et quand bien même, cela se produit, l'État récupère facilement les révolutions, leurs méthodes sont simples: La première consiste à la répression et si cela ne suffit pas, quelques arrangements sont apportés.
Il change des détails, nous donnant l'illusion de révolutionner l'avenir.
En ce sens, nous avons permis le capitalisme, à s'adapter et donc pérennisé le système pour des décennies.
Camarades, l'affranchissement sera individuel, nous ne pouvons nous permettre de ne pas réaliser le rêve de nous extraire du système. Si toutefois, une révolution éclate alors je pense qu'il est du devoir de tout les marginaux d y participer.

Le problème qui se pose c'est comment faire prendre conscience au peuple ?
Comment sortir les individus de la fange dans laquelle ils baignent tous les jours ? ( matraquage des médias, télé réalité, du travail abrutissant etc etc .. )
Ah moins de venir les matraqué chez eux, de le faire peur je vois pas comment les faire changer du jour au lendemain j'en ai bien peur.

Après l'individualisme n'a rien de foncièrement mauvais, pensé à soi, raisonner par soi meme, prendre des décision soi meme, penser, agir etc etc ..
Le capitalisme pousse à l'individualisme oui, mais il ne pousse pas à faire en sorte que les interets individuel se regroupent et crée quelque chose de nouveau. Non c'est l'individualisme dans le sens le plus malsain, je sais plus comment s'appelle ce philosophe que j'avais vu sur france 2 un soir qui disait que justement la crise du capitalisme force à aller vers son voisin, force à s'entraider, ce qui est l'antithèse du capitalisme .. on peux plus compter sur soi maintenant.

Pada a écrit:Mais je pense que les possibilités d'accumulation réelle du système ont atteint leurs limites.

En théorie oui.
Face à la paupérisation des classes moyennes et au phénomène de croissance molle, le système s'est retrouvé pris au piège. Heureusement, grace à l'innovation financière les plus pauvres ont eu accès à un crédit bon marché. Depuis maintenant une vingtaine d'année le système capitaliste repose sur une croissance virtuelle dopée par le crédit. Cette accumulation artificielle a engendré la crise, comme le prévoyait déjà Marx. Toutefois, le système reste pratiquement inchangé, les vautours ont sauvé leurs plumes en retrouvant dès cette année leurs premiers bonus. La question serait de savoir si il n'y a pas de bombe à retardement dans les hautes sphères financières, capable de nous péter à la gueule à tout moment.
Comme on a pu le constater, c'est le facteur travail qui a servi de variable d'ajustement, au profit du capital tout puissant.
Très sincèrement je ne pense pas à la mort prochaine du système. Des mutations ce sont produites (élection d'Obama, apaisement des relation sino-américaines, retour relatif de la gauche et des syndicats, relative accalmie des conflits géopolitiques...) tandis que certains facteurs ont perduré (bonus, spéculation, non régulation...). Le capitalisme, comme l'a souligné révolte possède la capacité de régénéréscence, il englobe, accumule, s'étend, se renforce et parfois sombre dans la crise, comme la montée de fièvre salvatrice, la crise ne tuera jamais le capitalisme. Nous sommes, je pense condamné à vivre plus ou moins dans le même système d'accumulation du capital. Les périodes de prospérités telle que les 30 glorieuses et les périodes de marasme économique comme aujourd'hui, s'enchaineront sans remettre en cause les fondements du système. Les expériences en marge du système finiront par être englobées.

L'individualisme n'est pas foncièrement mauvais, c'est l'égoïsme acerbe qui plombe nos sociétés.

Je ne suis pas d'accord avec l'utilisation abusive qui est faite du terme "individualisme". Je distinguerais d'une part l'initiative individuelle de libération (l'individualisme) du démantèlement des solidarités par le système (l'atomisation sociale). L'égoïsme formant un cas particulier de l'individualisme.


Pour en revenir au sujet qui est la fin du capitalisme je vous rejoins en partie. Le système possède cette capacité inouïe à se régénérer, à berner, à duper, à feindre de s'adoucir pour mieux nous enserrer. Cela dit un système baser sur l'exploitation illimitée des ressources n'est-il pas condamné à périr dans un monde fini ?

Lorsque toutes les mines auront été vidées, tous les arbres abattus, toutes les rivières empoissonnées, tous les océans pillés, que restera-t-il pour servir de support à la marchandise ? La preuve de cette limite physique imposée au capitalisme par la nature c'est justement cette bifurcation vers la financiarisation ! Le modèle de la bourgeoisie industrielle est devenue obsolète, l'exploitation des biens ne suffisant plus, les capitalistes se sont résolus à faire de l'argent avec de l'argent, à spéculer, précisément parce que le système a besoin de produire toujours plus, et que depuis déjà 20 ans, les échanges matériels ne suffisent plus !
Comment le capitalisme survivrait-il à la fin des matières premières ? Voyez par vous-même...

Ah, et au fait : une petite guerre pour relancer l'économie, c'est pour quand ?

Comment le capitalisme survivrait-il à la fin des matières premières ?

On a encore de la marge.
C'est des conneries ces prévisions, on ne connait pas exactement les réserves alors de là à pronostiquer leur fins... Par exemple du pétrole il y en a énormément sous terre, mais le prix n'est pas assez élevé pour l'exploiter. Et puis si le pétrole vient à manquer, le système trouveras toujours quelque chose qui le remplacera. Il ne faut pas oublier que sur le très long terme, la population sur terre va décroitre.

C'est quand même facile de s'en tirer par un "c'est des conneries ces prévisions". Fussent-elles pessimistes, les ressources restent limitées. Mais l'idée semble vraiment difficile à croire, tant "la société de la fausse abondance" sait nous duper.