Chomage : 11,4% de plus en 2008

Le nombre de demandeurs d'emploi a atteint 2,11 millions fin décembre, soit 45.800 chômeurs en plus. La hausse touche aussi bien les hommes (+16,3%), les femmes (+6,4%), les jeunes (+19,5%) ou les 50 ans et plus (+8,8%).

Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits au chômage en catégorie 1, le baromètre de référence, a augmenté en 2008, atteignant 2,11 millions fin décembre, soit 11,4% de plus qu'en décembre 2007, a indiqué lundi 2 février le service statistique du ministère de l'Emploi (Dares).
La catégorie 1 ne retient que les personnes à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée indéterminée.
La hausse touche aussi bien les hommes (+16,3%), les femmes (+6,4%), les jeunes (+19,5%) ou les 50 ans et plus (+8,8%).
En décembre, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1 a augmenté de 2,2% (+45.800), selon un communiqué de la Dares, empêché de paraître jeudi dernier par une grève des statisticiens publics.

Nouveau calcul

Sur l'ensemble de 2008, la hausse du nombre d'inscrits à l'ANPE, devenue Pôle emploi, atteint 217.000.
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1, 2 et 3 hors activité réduite, prêts à accepter également un emploi à temps partiel, un CDD ou un intérim, a augmenté de 2,5% en décembre par rapport à novembre (+54.400) et de 9,6% par rapport à décembre 2007 (+193.100).
Ce chiffre s'approche de la définition retenue par l'Insee pour calculer son taux de chômage au sens du Bureau international du travail, publié trimestriellement.
Un chiffre confirmé lundi matin par la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
Déjà en novembre, le nombre de demandeurs d'emplois inscrits à l'ANPE en catégorie 1 - personnes à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée indéterminée - avait bondi de 64.000 à 2.068.500, augmentant de 3,2% par rapport à octobre et de 8,5% sur un an.

216.000 sur l'année

Sur les onze premiers mois de 2008, le nombre d'inscrits à l'ANPE en catégorie 1 a crû de 171.200, de sorte que la hausse dépasse 216.000 sur l'année. En 1993, période de la précédente récession, elle s'était élevée à 246.100.
Le nombre de chômeurs en catégorie 1 est repassé en octobre au-dessus de la barre symbolique des deux millions, pour la première fois depuis avril 2007.
La publication des chiffres de décembre, qui devait intervenir jeudi en fin d'après-midi, avait été reportée pour cause de mouvement social des statisticiens en grève contre leur délocalisation prévue à Metz.

Récession


La France "sera certainement en récession à un moment quelconque", a également affirmé Christine Lagarde. "Pour être en récession, il faut être en négatif deux trimestres de suite. On sera certainement en récession à un moment quelconque mais la vraie question est de savoir comment on en sort", a déclaré Christine Lagarde. "On est dans un modèle assez inédit où la production s'est arrêtée de manière très brutale au quatrième trimestre. On sait qu'on aura un mauvais quatrième trimestre (...)", a-t-elle expliqué.
En 2009 "le premier trimestre ne sera pas bon non plus", a-t-elle poursuivi.
Un peu plus tard, à bord du TGV qui la conduisait à Lyon, Christine Lagarde a déclaré qu'elle serait "très étonnée qu'on ait une croissance positive en 2009. Soyons raisonnables". Elle a indiqué qu'elle attendrait toutefois les chiffres de la croissance du 4e trimestre 2008, "qui seront mauvais, ça je le sais", pour réviser "mi-février" les prévisions de croissance 2009.
Le gouvernement a pour l'instant construit son budget sur une prévision de croissance du PIB de 0,2% à 0,5% en 2009.

La Commission pessimiste

Pour sa part, la Commission européenne prévoit une nette récession. Elle anticipe un recul du PIB de 1,8% en France en 2009, après une croissance de 0,7% en 2008. Elle s'attend ensuite à un léger redressement de la situation, avec une croissance de 0,4% en 2010. Selon Bruxelles, le taux de chômage devrait passer en France de 7,8% en 2008 à 9,8% en 2009 et 10,6% en 2010. Les experts d'Eurostat estiment que cette situation devrait conduire à des déficits de 3,2% du PIB en 2008, 5,4% en 2009 et 5,0% en 2010.

Que faut-il faire ?
Sortir de l'UE et mettre en place des politiques protectionnistes ?
Donner des liquidités aux banquiers quitte à creuser les déficits ?

En tout cas cette situation est très inquiétante.

inquiétant...

de toute facon le chomage arrange pas mal les politiques... ils ne feront rien..

C'est nouveau ça ?

Le tertiaire va en prendre un sacré coup, sans compter tous les inactifs non comptabilisés par l'ANPE.

Remus a écrit:C'est nouveau ça ?

Ca n'a rien de nouveau. On fragilise la situation des ménages, et lorsqu'ils craignent pour leur emploi, ils acceptent de travailler plus sans gagner plus.
On monte les français les uns contre les autres, on met en guerre les salariés du privée contre ceux du public, on les accuse de prendre en otage la population, on leur rappelle (comme Dassault dans la vidéo) que leurs grêves sont coûteuses (comme durant la grêve d'Air France, où Lagarde a oser les accuser de faire perdre 400 millions d'euro par jour au PIB). On fait culpabiliser les gens, on leur explique qu'ils sont des privilégiés... bref, des magouilles incroyables. Et comme la plupart des français ont pour seul nourriture intellectuel la fange qu'on leur sert au 20 heures, et ben ils y croient...
Le chomage c'est une épée de Damocles. Pour dire à tout ceux qui ont un emploi : "Ne l'ouvrez pas trop, en ce moment, ça débraille, ne réclamez rien dans votre entreprise, la pauvre, elle pourrait fermer A cause de vous, bande de français complément égoïstes qui oubliez toujours que dans la vie, le seul but est de faire de la croissance".

Tss, ça c'est la fameux fantasme des gauchos qui croient à la conspiration ultra libérale (qui existe par ailleurs, reste à voir le mot conspiration ^^).

Faut pas confondre les aspirations d'une minorité dans la minorité qui détient la puissance économique et financière (qui par ailleurs est en train de crevée) et l'élite politique qui n'a aucun intérêt à ce que le chomage monte car tot ou tard, et elle le sait très bien surtout en France, que ça lui petera forcement à la gueule...

Remus a écrit:Tss, ça c'est la fameux fantasme des gauchos qui croient à la conspiration ultra libérale (qui existe par ailleurs, reste à voir le mot conspiration ^^).

Faut pas confondre les aspirations d'une minorité dans la minorité qui détient la puissance économique et financière (qui par ailleurs est en train de crevée) et l'élite politique qui n'a aucun intérêt à ce que le chomage monte car tot ou tard, et elle le sait très bien surtout en France, que ça lui petera forcement à la gueule...

Bien sûr que ce n'est pas une conspiration ; c'est juste de la politique.
Bien sûr que les politiciens n'ont rien à en tirer, mais cela dit, il faut bien constater que leurs réformes sont inéfficaces et servent (indiectement j'en conviens) ce que je décris plus haut : un malaise social qui oblige le français modeste à renoncer à ses aspirations sociales. Je ne crois évidemment pas que Sarko soit un monstre, seulement que de façon détournée, il nourrit cet effet pervers, dont les conséquences (voulues ou non) sont existantes et palpables.

Mouais, la crise aurait pas éclaté, Sarko aurait pu être tenté de se transformer en libéral (car entendez le bien, il ne l'a jamais été).

Maintenant Sarko est un socio démocrate de droite, qui a crée 15 impots supplémentaires, le RSA, retourne à la conception kéynesienne de l'éco, a priver les patrons des banques de bonus, ressort les emplois aidés ect...

Je ne dis pas si ceci est bien ou mal, suffisant ou insuffisant... Seulement le Sarko libéral copain du patronat c'est faux.

En revanche Sarko qui renvoie la balle a ses copains (Bouyges et compagnie) et qui fait le ptit prince grincheux (l'histoire du préfet lors des manifs), ça oui.

Rémus a écrit:Sarko aurait pu être tenté de se transformer en libéral

Sarkozy avait une politique purement libérale : flexibilité de l'emploi, démantèlement du service public et des acquis sociaux (35h, travail le dimanche), encouragement au heures sup, atlantisme clairement affiché, paquet fiscal...

En revanche Sarko qui renvoie la balle a ses copains

Il se trouve justement que son meilleur ami est le patronat français.

Remus a écrit:Mouais, la crise aurait pas éclaté, Sarko aurait pu être tenté de se transformer en libéral (car entendez le bien, il ne l'a jamais été).

D'un point de vue purement doctrinal, Sarkozy n'est pas libéral, mais à quelque chose près (j'imputerais ce quelque chose à la tradition française de jacobinisme, de rébélion, tu vois de quoi je veux parler) il est libéral.

Ouais sauf que justement, la tradition et la culture française très jacobine sociale démocrate enraye pas mal le mouvement libéral en France et la mouvance qu'a tenté d'impulser Sarko avant la crise.

Juste pour le plaisir, j'ai pensé à vous quand j'ai lu ça:

J'adore, si tu en as d'autres, n'hésite pas.

Remus a écrit:Ouais sauf que justement, la tradition et la culture française très jacobine sociale démocrate enraye pas mal le mouvement libéral en France et la mouvance qu'a tenté d'impulser Sarko avant la crise.

La réelle question est de savoir si c'est véritablement une mauvaise chose. D'après Lagarde elle-même, cette économie lourde qui plombait la France, ces dernières années, dans le monde libéral en croissance s'avère être une bouée de secours en cas de crise. Puisque le système social est plus abouti, les conséquences sociales sont beaucoup moins violentes, et au final, c'est cette culture jacobine qui nous sauve.

Excellente la BD.

L'héritage jacobin est d'ordre politique et non économique (?). Je ne vois pas en quoi la décentralisation accentuerait les effets de la crise.

Oui ???

Pada insinue que le centralisme économique qui découle de l'héritage jacobin a permit d'épargner notre économie. Or notre système de sécurité sociale comme notre modèle économique ne font pas partis de l'héritage.

Nan mais en fait j'avais compris, je lui posais la même question, d'ou mon "oui ???"

M'enfin j'm'exprime mal... comme trop souvent (vais aller dormir moi).

Chadagova a écrit:L'héritage jacobin est d'ordre politique et non économique

Je ne parlais pas que du jacobinisme mais de la culture politique française en générale, marquée par l'esprit de rebélion, le jacobinisme (que je citais en guise d'exemple), etc.
Il faut bien avouer que la France est un pays beaucoup plus résistante au libéralisme économique que les autres pays. Et j'impute cela à une tradition française (je ne lui donne pas de nom de peur de dire une belle connerie : dire que c'est un pays rebel me parait un tantinet exagéré).

Tout à fait d'accord avec ce dernier point

Paradoxalement nous avons été les précurseurs de la pensée libérale.

oui c'est exactement ce que je voulais posté tout à l'heure, mais c'est partiellement faux, les vrais pionniers de la pensée libérale sont les lumières écossaises.

Tu omets la physiocratie française dont ont été tirés tous les principes du libéralisme classique. Smith durant son voyage en France ( le centre intellectuel mondial) lira Neumour, Gournay, Mirabeau, les mercantilistes et surtout Quesnay dont il plagiera "la manufacture d'épingle" qui est à la base un article de l'Encyclopédie. Smith ne fera que recopier et assimiler les différentes analyses pour ensuite les synthétiser. En soi Smith n'apporte pas d'éléments novateurs.