La Caisse des dépots, Kézako ?

La caisse des dépôt sur tous les fronts.

La CDC est très active depuis le début de la crise financière. Mais l'Elysée veut que l'établissement public fasse davantage tourner son portefeuille.

Cela a commencé par le sauvetage de Dexia, le week-end des 28 et 29 septembre. Puis la promesse de rachat de 10.000 logements (sur un total de 30.000) pour soulager les promoteurs immobiliers. Le recours aux fonds d'épargne pour injecter une vingtaine de milliards d'euros dans les PME et les collectivités locales. Un prêt relais de 5 milliards d'euros accordé aux banques cette semaine avant que ne fonctionne la société de refinancement de l'économie, qui pourrait rapidement être suivi d'un deuxième prêt du même montant. Et, maintenant, la mise sur pied d'un « fonds stratégique d'investissement » pour apporter des capitaux aux entreprises.

Créée sous la Restauration, alors que le pays devait, déjà, surmonter une grave crise financière léguée par l'Empire, la Caisse des Dépôts est sur tous les fronts depuis un mois. Hier, elle s'est dite « prête sans délai à assumer cette mission nouvelle au service d'une politique industrielle volontariste ». « Nous sommes dans notre rôle : l'argent public est rare, la situation est exceptionnelle et ces interventions correspondent à ce que nous savons faire. Cela ne veut pas dire que nous avons vocation aujourd'hui à intervenir dans tous les domaines, il n'y a pas des milliards d'euros qui dorment à la Caisse », insiste un de ses dirigeants.
« Donner une cohérence »

Le discours de Nicolas Sarkozy sonne pourtant comme un rappel à l'ordre, une volonté que l'établissement public gère de manière « plus active et plus offensive » ses participations. « Il est temps que la CDC procède à des arbitrages, il faut donner une cohérence à son portefeuille ! » confirme l'Elysée. Le « bras financier de l'Etat » est aujourd'hui le premier investisseur en actions de la place de Paris. Il gère 30 milliards d'euros d'actifs placés sur 250 sociétés, françaises pour la plupart, et il est le premier actionnaire d'une entreprise du CAC 40 sur trois.

Dès le début de l'année, dans un discours au Creusot, le chef de l'Etat disait vouloir faire de la CDC « un instrument de la politique de défense et de promotion des intérêts économiques primordiaux de la nation ». « Il n'y a pas de raison que la France n'ait pas son fonds souverain », avait-il lancé. Cette doctrine ne s'éloigne pas fondamentalement de celle du directeur général de l'établissement public, Augustin de Romanet, qui a toujours dit être disposé à « stabiliser l'actionnariat de sociétés, afin de développer leurs centres de décision en France ou en Europe ».
Passer à la vitesse supérieure

Mais, avec la crise financière, le chef de l'Etat entend visiblement passer à la vitesse supérieure. Nicolas Sarkozy « tourne autour de cette idée » depuis longtemps, remarque Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS. « Dans son esprit, le fonds souverain français doit servir à protéger des entreprises françaises et éventuellement donner un droit de regard à l'Etat sur les stratégies de ces entreprises. Mais dans ce cas ce n'est plus la peine de parler de fonds souverain, il faut simplement dire qu'on veut protéger le capitalisme autochtone, qu'on veut prendre des dispositifs de protectionnisme financiers », ajoute-t-il.


GUILLAUME MAUJEAN

Avec la mondialisation, chacun doit trouver des armes pour s'adapter. Un fonds souverain ne parait pas une mauvaise idée, de même que faire fructifier l'argent de la CDC.
Ce demanderait bien sur une régulation extremement stricte.

Ca a pas un grand rapport avec la CDC, mais j'ai l'impression que cette crise est tombée a pic pour Sarkozy...

L'histoire de ce fond souverain reste encore très vague.

mais j'ai l'impression que cette crise est tombée a pic pour Sarkozy...

pourquoi donc ?

L'histoire de ce fond souverain reste encore très vague.

Malheuresement oui.

La crise est tombée à pic pour Sarkozy parce qu'il était en pleine chute de popularité, et que ça lui a donné le moyen de se sortir de ses réformes foireuses qu'il ne pouvait pas faire correctement après avoir vidé les caisses de l'état (RSA entre autres).
Le matraquage audiovisuel a concentré les esprits sur la crise financière, et l'agitation et les réunions à répétition de Sarkozy ont donné l'impression qu'il faisait quelque chose.
Les gens se sentent rassurés alors qu'ils ne comprennent rien à la crise et aux mesures que les dirigeants prennent. Enfin bref, pour une fois Sarkozy rassure et se démêle par la même occasion du pétrin dans lequel il était embourbé.