La force comme antithèse de la violence
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La force comme antithèse de la violence
Une élite qui n'est pas prête à rejoindre la bataille pour défendre sa position est en pleine décadence, et tout ce qui lui reste est de faire place à une autre élite ayant les qualités viriles dont elle manque. C'est une pure rêverie d'imaginer que les principes humanitaires qu'elle a pu proclamer lui seront appliqués: ses vainqueurs l'accableront avec le cri implacable Vae Victis [malheur aux vaincus]. Le couteau de la guillotine était aiguisé dans l'ombre quand, à la fin du dix-huitième siècle, les classes dirigeantes en France étaient occupées à développer leur «sensibilité». Cette société désoeuvrée et frivole, vivant comme un parasite sur le pays, discourait lors de ses élégants dîners de délivrer le monde de la superstition et d'écraser l'infâme, sans aucunement suspecter que c'était elle-même qui allait être écrasée.
(…) Un signe qui annonce presque invariablement la décadence d'une aristocratie est l'intrusion de sentiments humanitaires et de sentimentalisme affecté qui rend l'aristocratie incapable de défendre sa position. La violence, nous devons le noter, ne doit pas être confondue avec la force. Assez souvent on observe des cas où des individus et des classes qui ont perdu la force de se maintenir au pouvoir se font de plus en plus haïr à cause de leurs accès de violence au hasard. L'homme fort frappe seulement quand c'est absolument nécessaire, et alors rien ne l'arrête. Trajan était fort, pas violent. Caligula était violent, pas fort.
Lorsqu'une créature vivante perd les sentiments qui, dans des circonstances données, lui sont nécessaires pour maintenir la lutte pour la vie, c'est un signe certain de dégénérescence, car l'absence de ces sentiments entraînera tôt ou tard l'extinction de l'espèce. La créature vivante qui répugne à rendre coup pour coup et à verser le sang de son adversaire se place ainsi à la merci de son adversaire. Le mouton a toujours trouvé un loup pour le dévorer; s'il échappe aujourd'hui à ce péril, c'est seulement parce que l'homme se le réserve pour lui-même.
Tout peuple qui a horreur du sang au point de ne pas savoir comment se défendre deviendra tôt ou tard la proie d'un peuple belliqueux ou d'un autre. Il n'y a peut-être pas un seul pouce de terre sur ce globe qui n'ait pas été conquis par l'épée à un moment ou à un autre, et où ses occupants ne se sont pas maintenus par la force. Si les Nègres étaient plus forts que les Européens, l'Europe serait partitionnée par les Nègres et non l'Afrique par les Européens. Le «droit» proclamé par des peuples qui s'accordent le titre de «civilisés» à conquérir d'autres peuples, qu'il leur plaît d'appeler «non-civilisés», est complètement ridicule, ou plutôt ce droit n'est rien d'autre que la force. Car tant que les Européens seront plus forts que les Chinois, ils leur imposeront leur volonté; mais si les Chinois devaient devenir plus forts que les Européens, alors les rôles seraient inversés, et il est hautement probable que les sentiments humanitaires n'ont jamais pu être opposés avec une efficacité quelconque à une armée. »
Vilfredo Pareto, économiste et sociologue italien, 1848-1923.
(…) Un signe qui annonce presque invariablement la décadence d'une aristocratie est l'intrusion de sentiments humanitaires et de sentimentalisme affecté qui rend l'aristocratie incapable de défendre sa position. La violence, nous devons le noter, ne doit pas être confondue avec la force. Assez souvent on observe des cas où des individus et des classes qui ont perdu la force de se maintenir au pouvoir se font de plus en plus haïr à cause de leurs accès de violence au hasard. L'homme fort frappe seulement quand c'est absolument nécessaire, et alors rien ne l'arrête. Trajan était fort, pas violent. Caligula était violent, pas fort.
Lorsqu'une créature vivante perd les sentiments qui, dans des circonstances données, lui sont nécessaires pour maintenir la lutte pour la vie, c'est un signe certain de dégénérescence, car l'absence de ces sentiments entraînera tôt ou tard l'extinction de l'espèce. La créature vivante qui répugne à rendre coup pour coup et à verser le sang de son adversaire se place ainsi à la merci de son adversaire. Le mouton a toujours trouvé un loup pour le dévorer; s'il échappe aujourd'hui à ce péril, c'est seulement parce que l'homme se le réserve pour lui-même.
Tout peuple qui a horreur du sang au point de ne pas savoir comment se défendre deviendra tôt ou tard la proie d'un peuple belliqueux ou d'un autre. Il n'y a peut-être pas un seul pouce de terre sur ce globe qui n'ait pas été conquis par l'épée à un moment ou à un autre, et où ses occupants ne se sont pas maintenus par la force. Si les Nègres étaient plus forts que les Européens, l'Europe serait partitionnée par les Nègres et non l'Afrique par les Européens. Le «droit» proclamé par des peuples qui s'accordent le titre de «civilisés» à conquérir d'autres peuples, qu'il leur plaît d'appeler «non-civilisés», est complètement ridicule, ou plutôt ce droit n'est rien d'autre que la force. Car tant que les Européens seront plus forts que les Chinois, ils leur imposeront leur volonté; mais si les Chinois devaient devenir plus forts que les Européens, alors les rôles seraient inversés, et il est hautement probable que les sentiments humanitaires n'ont jamais pu être opposés avec une efficacité quelconque à une armée. »
Vilfredo Pareto, économiste et sociologue italien, 1848-1923.
Petit Caporal- Colleur d'affiches
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Re: La force comme antithèse de la violence
Oui, ce toute circonstance c'est la loi du plus fort qui prédomine (et pas du plus violent effectivement il faut bien faire la distinction). c'est le vainqueur qui décide qui est civilisé et qui ne l'est pas, qui est un criminel de guerre et qui ne l'est pas, cette texte sera toujours vrai, que ce soit en monarchie, démocratie représentative ou même en anarchie c'est la loi du plus fort, même si cette force n'est pas nécessairement utilisé certaines choses se déroules, ou pas, parce que le plus fort le veux bien.
ITT- Démago
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Re: La force comme antithèse de la violence
Tiens, Baptiste commence à citer des libéraux, serait-ce le début de la fin ?
Camarade Troska- Philosophe
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Re: La force comme antithèse de la violence
Je ne peux dire. Je n'ai lu que son oeuvre sur les Systèmes socialistes et peut-être deux ou trois extraits au lycée dont je ne me souviens plus. Il faudrait étudier son libéralisme pour pouvoir en juger. Mais, je suppose que ce doit être de l'ordre de "l'Etat réduit à ses fonctions régaliennes, le reste devant être soumis à une concurrence 'pure et parfaite' "
Je retiens surtout l'importance qu'il accorde à un régime fort mené par une aristocratie "d'épée", si puis-je dire, de sa critique des élites bourgeoises "modernes" et de l'attitude humanitariste.
C'est l'idéal du surhomme ou de l'homme idéal que l'on retrouve chez toutes les formes de révolutions des révolutions de 1789 et 1793 jusqu'à mai 68, en passant par les protos ou véritables fascismes, les communismes etc. Même au sein d'une entité anarchiste et / ou libertaire, on retrouvera cette attitude de rejet, d'ostracisation ou même plus simplement de justice contre ceux qui s'oppose ou mette en danger la communauté et ses préceptes. Comme dirait Régis Debray (v'là que je cite un social-démocrate maintenant....), on ne se pose qu'en s'opposant ; on ne se pose que par et dans l'opposition.
Attention, je ne dis pas néanmoins que cette attitude "eugéniste" entraine forcément violences et massacres. La preuve, l'époque dans laquelle nous vivons, a réussi ses deux révolutions, celle de Nuremberg 1945 et celle de mai 68, sans flots de cadavres, outre ceux des épurations d'après-guerre. La subversion tue autant voire même plus que les massacres humains, toute forme d'opposition.
Je retiens surtout l'importance qu'il accorde à un régime fort mené par une aristocratie "d'épée", si puis-je dire, de sa critique des élites bourgeoises "modernes" et de l'attitude humanitariste.
Et toute révolution qui ira dans l'un ou l'autre de ses sens aura une attitude que l'on pourra considérer comme eugéniste, c'est à dire qu'une sélection se fera indéniablement entre "bon", en accord avec la nouvelle pensée, le nouveau régime, et le "mauvais", celui qui s'y oppose et qui met en danger le nouvel appareil, en clair celui qu'il faut ostracisé ou détruire..ce soit en monarchie, démocratie représentative ou même en anarchie c'est la loi du plus fort
C'est l'idéal du surhomme ou de l'homme idéal que l'on retrouve chez toutes les formes de révolutions des révolutions de 1789 et 1793 jusqu'à mai 68, en passant par les protos ou véritables fascismes, les communismes etc. Même au sein d'une entité anarchiste et / ou libertaire, on retrouvera cette attitude de rejet, d'ostracisation ou même plus simplement de justice contre ceux qui s'oppose ou mette en danger la communauté et ses préceptes. Comme dirait Régis Debray (v'là que je cite un social-démocrate maintenant....), on ne se pose qu'en s'opposant ; on ne se pose que par et dans l'opposition.
Attention, je ne dis pas néanmoins que cette attitude "eugéniste" entraine forcément violences et massacres. La preuve, l'époque dans laquelle nous vivons, a réussi ses deux révolutions, celle de Nuremberg 1945 et celle de mai 68, sans flots de cadavres, outre ceux des épurations d'après-guerre. La subversion tue autant voire même plus que les massacres humains, toute forme d'opposition.
Petit Caporal- Colleur d'affiches
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Re: La force comme antithèse de la violence
Il considère que le libéralisme est le meilleur des système car celui ci serait le plus producteur de richesse et donc celui qui enrichit le plus la société tout entière ( LOOL )
En ce qui concerne l'Etat, il avait bien vu que les futurs sociétés se retrouveraient avec des Etats puissants, donc contre son principe de libre initiative.
Et en ce qui concerne le fait que beaucoup de fascistes Italiens s'en soient inspirés, il ne faut pas oublier qu'il avait certes d'un très bon oeil le régime de Mussolini, mais qu'il était contre ( sans le savoir )les futures loi fascissisme de 25/26 !
En ce qui concerne l'Etat, il avait bien vu que les futurs sociétés se retrouveraient avec des Etats puissants, donc contre son principe de libre initiative.
Et en ce qui concerne le fait que beaucoup de fascistes Italiens s'en soient inspirés, il ne faut pas oublier qu'il avait certes d'un très bon oeil le régime de Mussolini, mais qu'il était contre ( sans le savoir )les futures loi fascissisme de 25/26 !
Moi je ne veux pas tuer à tour de bras, seulement si il y a ( et il y aura, ne soyons pas dupe ! ) des réactions contre-révolutionnaires violentes, armés et d'ordres terroristes, oui il faudra sévir et ça se fera sûrement dans le sang. Ce que je veut dire dans mon optique, c'est que sachant que la société libertaire est une société de démocratie maximale, chacun a le droit de dire ses idées, son avis et ses opinions. Il peut donc y avoir une opposition, ce qui est de toute façon normal.celui qui s'y oppose et qui met en danger le nouvel appareil, en clair celui qu'il faut ostracisé ou détruire
Camarade Troska- Philosophe
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