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Guerre & violence

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Message par Docteur Saint James Mar 3 Mar - 10:17

Guerre & violence


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Violence conjugale, violence verbale, violence urbaine, violence policière, violence symbolique, ou encore guerre ; violence contre les animaux, violence "froides" ou psychologiques, etc.
La violence est-elle humaine ?
Peut-elle être légitimement employée ?
Lutter contre la violence est-il vraiment possible ?
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Message par Remus Mar 3 Mar - 16:51

La violence est dans l'homme, mais la violence n'est pas une fatalité.

La constitution d'un exutoire telle que le sport, la culture, l'art ou même le sexe peuvent endiguer ce phénomène.
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Message par Authentiks Mar 3 Mar - 17:20

+1, on peut exprimer sa violence autrement que par la guerre.

Légitimement employée, oui. La légitime défense par exemple.
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Message par Docteur Saint James Ven 6 Mar - 7:44

Si on considère la violence comme un moyen d'expression, alors on peut dire qu'il y a recours à la violence lorsque le recours aux autres moyens d'expressions est impossible : soit parce que dans des circonstances particulières, le recours au dialogue n'est plus possible comme dans le cadre d'une dictature, soit parce que le sujet violent a des difficultés a communiquer autrement, n'en a pas l'habitude, etc.
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Message par Chadagova Sam 7 Mar - 19:09

Rémus a écrit:La constitution d'un exutoire telle que le sport, la culture, l'art ou même le sexe peuvent endiguer ce phénomène.
Justement non. Réduire la guerre a un simple exutoire est une erreur, on ne peut la comparer ou la remplacer par une autre activité. La guerre se suffit à elle même, elle est moteur et destruction, elle purifie en souillant, elle est unique et inévitable.

la violence n'est pas une fatalité.
Ce que tu appelles violence n'est qu'un degré de perception sur l'échelle humaine de la communication. Elle est typiquement humaine et ne doit pas être étouffée ou annihilée.

Ce sujet mérite réflexion, je m'y colle demain.
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Message par Remus Sam 7 Mar - 20:54

Justement non. Réduire la guerre a un simple exutoire est une erreur,

Ce n'était pas mon propos, mais la violence et le phénomène guerrier peut être, dans une certaine mesure, se décliner dans l'activité sportive, la pratique musical violente (rap métal) ect... J'avais lu une étude observant que les supporters d'un match de foot gueulant supportant leur équipe dans l'arène utilisaient les même parties du cerveaux que lorsque l'individu était dans une logique d'agression/agressé. Donv vaut mieux qui meuglent dans un stade, quitte à balancer 4 insultes racistes, qu'à s'étrangler entre eux (ce qui arrive d'ailleurs souvent à le fin des matchs xD).

elle est moteur et destruction, elle purifie en souillant, elle est unique et inévitable.

Elle n'est pas la seule, si la guerre aurait une fonction catharsistique, alors on il existe d'autres activités permettant de l'éviter.

Ce que tu appelles violence n'est qu'un degré de perception sur l'échelle humaine de la communication. Elle est typiquement humaine et ne doit pas être étouffée ou annihilée.

En effet, sauf que la violence peut être exercé sur un polochon, ou sur un être humain... les deux ont des conséquences très differentes.

En outre si la violence est inévitable car dans l'homme (rien que dans l'acte sexuelle, c'est prouvé), elle peut emprunté plusieurs conduits qui n'ont pas les mêmes conséquences humaines, morales et sociales. Raison pour laquelle je pense que la guerre n'est pas une fatalité.
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Message par Chadagova Dim 8 Mar - 12:53

Rémus a écrit:dans une certaine mesure, se décliner dans l'activité sportive
On va pas chipoter, tu soulignes toi même la limite de ton exemple.


Elle n'est pas la seule, si la guerre aurait une fonction catharsique, alors on il existe d'autres activités permettant de l'éviter.
A la différence des autres activités purgatifs, la guerre va jusqu'à la négation de l'autre, elle a une fonction propre qui lui ait inhérente. Il est aussi intéressant d'associer l'idée de fête à celle de guerre. Ce sont toutes deux des pratiques primitives qui jouent le rôle de catharsis, on retrouve l'idée de défoulement, de dérèglement, de délire, de gaspillage. Dans les tribus africaines la fête prépare la guerre, c'est l'oubli de soi à travers la transe et l'absorption de produits hallucinogènes. Le rôle de la fête est alors de démystifier la mort, sans jamais la remplacer. La guerre a un caractère unique indépassable.

En effet, sauf que la violence peut être exercé sur un polochon, ou sur un être humain... les deux ont des conséquences très differentes.
C'est justement ce qui différencie la chose. Entre sentir ton poing s'enfoncer dans la mâchoire de l'autre et calmer ses nerfs sur un polochon, il y a une différence. Le premier implique la souffrance, le sang, l'excitation, la puissance, la domination, c'est purement animal... et c'est ce qui rend la violence si jouissif.
Les conséquences sont aussi à prendre en compte. Par exemple lors d'une compétition dans n'importe quel sport de combat, la rencontre ne va pas jusqu'à la mort ou du moins, jusqu'à un état de souffrance avancé.Le combat est arrêté à un certain niveau. Toutes ces règles disparaissent quand tu te bats dans la rue, la seule règle c'est de s'en sortir en défonçant l'autre. Cette absence de normes et les émotions que cela crée tu ne le retrouves nul par ailleurs, il faut le vivre.
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Message par Chadagova Mer 11 Mar - 20:25

Peut être serait il intéressant de réfléchir sur le droit relatif à la guerre et les questions morales qui entourent cette problématique.
Le sujet est abordé dans l'actualité récente concernant la mise en place d'un mandat d'arrêt international sur le président Soudanais Omar-el-Bashir. Ce fait révèle bien la limite de la justice internationale qui ne dispose pas du droit de mettre en examen un individu se trouvant dans un pays n'ayant pas reconnu les compétences de la cour pénale internationale. Ainsi, Omar peut financer des milices pour tuer les paysans du Darfour, Ehoud Olmert peut assassiner du Gazouis sans être inquiété tandis que Donald Rumsfeld peut préconiser la torture en toute légalité pour les interrogatoires. A quoi sert la Cour Pénal Internationale (créée en 2002) sans force d'intervention ? Mise à part juger les faits après coup (ad hoc) et créer un tribunal spécialement pour l'occasion comme en ex yougoslavie en 93 ou au Rwanda en 94, l'application d'un droit internationale est chose pratiquement impossible. Les intérêts économiques des grands (possédants le droit de veto au conseil de sécu de l'ONU) vont à l'encontre de la défense d'un droit international.

Au delà d'une nécessaire réglementation dans la guerre, sur quel principe la CPI peut elle se baser pour intervenir ? Il apparait que la CPI intervient qu'en cas de crime de guerre (exactions militaires contre civils définies par les conventions de Genève et le droit international humanitaire), crime contre l'humanité (volonté de crime à grande échelle selon critères racials, éthniques, économiques... s'applique aussi en temps de guerre qu'en temps de paix) et génocide. CPI (Wiki excellent pour le coup)

Faudrait il créer une force internationale faisant respecter le droit ?
Au nom de quel principe le droit se permet il d'intervenir dans les affaires nationales ?
La guerre peut elle être réglementée ? Qu'en serait-il ?
La paix est elle une utopie ?
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Message par Docteur Saint James Jeu 12 Mar - 10:00

Chadagova a écrit:Le sujet est abordé dans l'actualité récente concernant la mise en place d'un mandat d'arrêt international sur le président Soudanais Omar-el-Bashir. Ce fait révèle bien la limite de la justice internationale qui ne dispose pas du droit de mettre en examen un individu se trouvant dans un pays n'ayant pas reconnu les compétences de la cour pénale internationale.

Le principe en relations internationales c'est que les états sont souverains. Ils ne sont jamais obligés d'adhérer à une organisation internationale, ni de signer un traité, quelque soit sont objet. L'état est souverain, quelque soit la nature du régime ; il est interdit par le droit international d'intervenir dans un état, même pour sauver des populations de la mort...
Par exemple, l'adhésion à l'ONU n'est pas obligatoire. Mais ne pas adhérer serait source de handicaps sur la scène internationale ; les états adhèrent donc tous (192) et signe une Déclaration facultative de juridiction obligatoire (facultative renvoit à la déclaration, donc la signature n'est pas obligatoire ; et obligatoire renvoit au verdict prononcé par la Cour Internationale de Justice). Les membres de l'ONU signent automatiquement (mais toujours sur la base théorique du volontariat) une déclaration : à partir de cette signature, toutes les condamnations de la CIJ auront un caractère obligatoire.
Mais ça n'a pas empêché la France de retirer sa signature alors qu'elle avait été condamnée en 1974 pour une affaire d'essais nucléaire dans le pacifique (contentieux avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande) et les USA de faire de même en 1986 après avoir été condamnés pour leurs actions au Nicaragua.
C'est donc toujours très ambigüe. Ca ne devient obligatoire qu'à partir du moment où l'on signe. Mais si l'on est un pays puissant, on fait ce que l'on veut (les USA ont régulièrement des retards de paiement de leur contribution à l'ONU, or leur participation représente 20% du budget de l'organisation ; ils sont spécialistes pour exploiter ce moyen de pression).

Ainsi, Omar peut financer des milices pour tuer les paysans du Darfour, Ehoud Olmert peut assassiner du Gazouis sans être inquiété tandis que Donald Rumsfeld peut préconiser la torture en toute légalité pour les interrogatoires.

La plupart des chefs d'état jouissent d'une imunité. Sarkozy pourrait assassiner Carla, la constitution prévoit que le président est pénalement irresponsable. Ils ne peuvent être jugé qu'après la fin de leur mandat : voilà pourquoi les chefs d'état africains s'accrochent au pouvoir le plus longtemps possible, révisent la constitution régulièrement pour pouvoir se représenter aux éléections, etc.

A quoi sert la Cour Pénal Internationale (créée en 2002) sans force d'intervention ?

Avant, pour juger des dirigeants coupables de crimes de guerres ou de crimes contre l'humanité, l'ONU montait des tribunaux pénaux spéciaux : celui de Nuremberg en 1945, celui de Tokio en 1945, puis ils se sont multipliés ; Yougoslavie (où pour la première fois, on a commencé à juger un chef d'état, Milosevic, mort au début du procès), Rwanda, Sierra Leone, Cambodge...
Il y en a eu tellement que les états ont voulu créer un tribunal permanent chargé de juger les dirigeants. Mais il faut avoir signé le traité de Rome du 17 juillet 1998 pour qu'elle soit compétente, et au jour d'aujourd'hui, seuls 108 états sur 192 ont signé ce traité. Le Soudan n'est pas signiataire, les USA non plus.

Faudrait il créer une force internationale faisant respecter le droit ?

Comme les casques bleus ?

Au nom de quel principe le droit se permet il d'intervenir dans les affaires nationales ?

Les Droits de l'Homme. Dans la réalité, c'est toujours très politisé. Les intérêts économiques entrent évidement en jeu.

La guerre peut elle être réglementée ? Qu'en serait-il ?

La guerre est déjà réglementée. Elle est interdite par le droit international. Quand bien même elle éclaterait, le droit international prévoit des règles dans la guerre (jus in bello) notamment concernant l'imunité des civils, le statut de prisonnier de guerre, l'interdiction d'utiliser des "armes cruelles" c'est à dire qui occasionnent plus de maux que l'objectif militaire n'en nécessite, ou encore concernant l'occupation d'un territoire.

La paix est elle une utopie ?

Je ne pense pas.
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Message par Remus Jeu 12 Mar - 16:52

Topo très intéressant, j'ai appris deux trois trucs que je connaissais pas du tout Très heureux thank you.

La guerre est déjà réglementée. Elle est interdite par le droit international. Quand bien même elle éclaterait, le droit international prévoit des règles dans la guerre (jus in bello) notamment concernant l'imunité des civils, le statut de prisonnier de guerre, l'interdiction d'utiliser des "armes cruelles" c'est à dire qui occasionnent plus de maux que l'objectif militaire n'en nécessite, ou encore concernant l'occupation d'un territoire.

Ce genre de "réglementation" tout le monde s'assoit dessus, les Israéliens à Gaza les premiers...
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Message par Chadagova Jeu 12 Mar - 19:52

Padawan a écrit:Le principe en relations internationales c'est que les états sont souverains. Ils ne sont jamais obligés d'adhérer à une organisation internationale, ni de signer un traité, quelque soit sont objet. L'état est souverain, quelque soit la nature du régime ; il est interdit par le droit international d'intervenir dans un état, même pour sauver des populations de la mort...
Je n'ai pas la même version.
Depuis 1988, le droit international reconnait l'ingérence humanitaire comme un recours possible. Après la guerre du Biafra et le choc qu'elle a provoqué dans l'opinion public, les ONG ont faits pression pour créer un droit d'ingérence international. Bien sûr dans la pratique le droit n'est pas respecté, on peut toujours légalement massacrer sans en être inquiété.

Ca ne devient obligatoire qu'à partir du moment où l'on signe.
Oui, en se penchant sur la question on constate vite que la diplomatie internationale est victime de la loi du plus fort. Grâce à leur droit de veto au conseil de sécu et à la main mise qu'ils ont sur les institutions internationales, les grands dictent leur loi.

Comme les casques bleus ?
En fait, je pensais à un organe indépendant (au vu des excès) chargé de définir et faire respecter le droit international. La mission d'une telle organisation serait de protéger le citoyen contre la puissance arbitraire de l'Etat. Au nom du respect des droits fondamentaux (le droit à la vie), l'organisation serait apte à intervenir librement sur les territoires nationaux. La non reconnaissance de l'organisation par les pays ne doit pas constituer un blocage à l'intervention armée.
Clairement, les casques bleus ne servent pas à grand chose aujourd'hui. Ils se placent sur les frontières après les conflits pour tenter de faire respecter un embryon de droit mais leur mission s'arrête là.


La guerre est déjà réglementée. Elle est interdite par le droit international. Quand bien même elle éclaterait, le droit international prévoit des règles dans la guerre (jus in bello) notamment concernant l'imunité des civils, le statut de prisonnier de guerre, l'interdiction d'utiliser des "armes cruelles" c'est à dire qui occasionnent plus de maux que l'objectif militaire n'en nécessite, ou encore concernant l'occupation d'un territoire.
Je ne vois que la création d'une organisation indépendante pour faire respecter le droit international. En ce moment on parle de juger Israël sur son intervention armée dans la bande de Gaza, elle est coupable d'avoir utilisé des armes au phosphore, abattu des civils...
Bien sûr elle n'a pas signé la convention.

Je ne pense pas.
Peux tu développer stp.
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Message par Docteur Saint James Ven 13 Mar - 9:43

Chadagova a écrit:Je n'ai pas la même version.
Depuis 1988, le droit international reconnait l'ingérence humanitaire comme un recours possible. Après la guerre du Biafra et le choc qu'elle a provoqué dans l'opinion public, les ONG ont faits pression pour créer un droit d'ingérence international. Bien sûr dans la pratique le droit n'est pas respecté, on peut toujours légalement massacrer sans en être inquiété.

L'ingérence humanitaire (sauver des non-ressortissants en cas de guerre ou de catastrophe naturelle) a été considéré comme légale en effet (on a alors parlé de "devoir d'ingérence"), mais elle est repassé dans l'illégalité (lors du dernier séisme en Chine, la RPC a refusé l'aide internationale, de même pour le régime cambodgien lors des dernières tempêtes (?) ce qui montre que l'Etat décide si les autres ont le droit de l'aider ou non).
Le débat est en train de réapparaître (en 2005, une commission internationale a publié un rapport intitulé "Devoir de protéger les populations contre les génocides, les crimes de guerre, les nettoyages ethniques et les crimes contre l'humanité") mais la question n'est pas tranchée, et comme tu peux le voir, le domaine d'action demeurerait assez exceptionnel.

Oui, en se penchant sur la question on constate vite que la diplomatie internationale est victime de la loi du plus fort. Grâce à leur droit de veto au conseil de sécu et à la main mise qu'ils ont sur les institutions internationales, les grands dictent leur loi.

Absolument.

En fait, je pensais à un organe indépendant (au vu des excès) chargé de définir et faire respecter le droit international. La mission d'une telle organisation serait de protéger le citoyen contre la puissance arbitraire de l'Etat.

Un miracle en somme Razz
Les états ne sont pas prêts à reconnaitre l'autorité d'une telle organisation. Comment serait-elle financée et équipée sans le soutient des états ? Il paraît évident que si les états finances et fournissent des moyens matériels et humains à des organisations internationales, c'est uniquement parce que c'est dans leur intérêt.
Pour que cette utopie fonctionne, il faudrait pratiquement que ce soit les citoyens du monde entiers qui financent eux-même, par des dons, une organisation mondiale, et qu'ils lui donnent des moyens (notamment militaires) pour combattre les états ce qui reviendrait en fait à une guérilla, un syndicat révolutionnaire ; un groupe de justiciers qui serait vite taxé de terroriste.

Peux tu développer stp.

Pour savoir si la paix est possible, il faut la définir. Par exemple, les partisans de l'arme nucléaire prétende qu'elle a permi la paix. Personnellement, je n'appelle pas "paix" le fait pour des peuples de se haïr, de s'empoisonner, de déclencher des guerre économiques, souterraines, ou des guerres par états interposés, par attentats terroristes. C'est pourtant ce que se font continuellement les états d'aujourd'hui. Bien sûr, l'arme nucléaire empêche tout recours trop explicite à la violence, mais ce n'est qu'une absence de guerre, pas la Paix.

Lorsque tu écris, "la paix est-elle une utopie ," faut-il comprendre : "la fin de la violence inter-étatique est-elle une utopie ?".
Je pense que temps qu'il y aura des états, il y aura des guerres. Sans états, il n'y aura plus de guerre, mais le monde vivra-t-il en paix pour autant ? La guerre entre deux individus est-elle une guerre elle aussi ? Si oui, répondre à cette question deviendrait très prétentieux de ma part.
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Message par Chadagova Jeu 19 Mar - 19:50

Je pense que temps qu'il y aura des états, il y aura des guerres


Je vois plutot le contraire : tant qu'il y aura des guerres, il y aura des Etats. La guerre construit les Etats en les renforçant, en créant une unité nationale indispensable à l'effort de guerre nécessaire à la victoire. Un Etat peut en détruire un autre mais cella reste superficiel et éphémère puisque la nation subsiste si il n'y a pas génocide ou massacre). La guerre construit les mythes nationaux et l'identité d'une nation (la bataille de Valmy), elle participe à un inconscient collectif qui nourrie le patriotisme, le nationalisme, le fanatisme et donc la guerre. La boucle est bouclée. Les deux concepts s'auto-entretiennent.
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Message par Authentiks Ven 20 Mar - 20:21

La guerre vient de l'Etat. On construit un Etat pour se défendre au départ, mais on veut toujours plus de sécurité alors on en arrive à vouloir détruire les autres.

C'est un sujet hyper interressant avec des remarques très interessantes aussi =D j'essaye de tout lire dès que possible.

La guerre est inhérente à l'homme (quelqu'un à déjà du le dire), et utile pour réguler les populations de cet animal trop intelligent (oui, c'est dégueulasse).
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Message par Docteur Saint James Sam 21 Mar - 20:57

Je reprend vos idées à tous les deux.

La question des la violence et de l'État est un peu semblable à celle de l'œuf et de la poule : est-ce par opposition à d'autres groupes que nait la notion d'identité collective (la Nation) ou à cause de cette idée nationale que le groupe s'oppose à d'autres ? Il semblerait que -comme le dit Chad- le phénomène forme un tout.

Il faut alors en déduire que État, identité collective et violence forment un tout, un ensemble insécable.

Je m'oppose parce que je me différencie. Je me différencie parce que je m'oppose.
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Message par Chadagova Dim 5 Avr - 16:24

Justice pénale internationale : posture ou imposture ?



Le président soudanais Omar al Bachir a ravi la vedette à ses pairs arabes, en participant au sommet arabe de Doha, fin mars, infligeant du même coup un camouflet aux occidentaux, bravant ainsi tant Israël, qui a lancé en janvier un raid d’intimidation meurtrier contre le Soudan, que la justice internationale dont la sélectivité dans le choix de ses justiciables fait craindre une instrumentalisation de cette juridiction à des fins politiques au service des desseins du camp occidental.

Sauf infléchissement ultérieur, un tel tri sélectif opéré en Mars 2009 - Rafic Hariri/Liban (1er mars) et Omar al-Bachir /Soudan (4 mars) - à l’exclusion de tout autre cas similaire, pourrait dénaturer la posture morale dont elle ambitionnait de se draper en une imposture, la négation même de la notion de justice.

Le ciblage du monde arabo-africain, à l’exclusion de toute autre sphère géopolitique, à la notable exception de l’ex-Yougoslavie et du Cambodge, séquelles du bloc communiste (1), paraît ressortir d’un projet visant à maintenir sous pression la zone privilégiée d’expansion de la Chine et de la Russie, sur la flanc méridional du camp occidental, en désignant à la vindicte publique leurs traditionnels alliés régionaux, la Syrie, l’Iran et le Soudan. Plaide en faveur de cette thèse, le choix discriminatoire de traduire devant la justice internationale les assassins de Rafic Hariri et pas ceux de Benazir Bhutto, l’un et l’autre, pourtant, deux anciens premiers ministres musulmans pro-occidentaux, éliminés à deux ans d’intervalles, le Libanais en 2005, la Pakistanaise, en 2007, de poursuivre le soudanais Omar El Bachir et non le tchadien Idris Deby au bilan sanguinairement comparable, voire même le libyen Mouammar Kadhafi, suspecté de l’élimination du chef spirituel de la communauté chiite libanaise l’Imam Moussa Sadr.

1- Le Darfour, un contre feu médiatique à Gaza-Palestine

Plaide également en faveur de cet argument le fait de privilégier le Darfour et non l’enclave palestinienne de Gaza, un cas de figure en tout point transposable à la province sécessionniste du sud Soudan. Le Darfour, il est vrai, fait office de contre feu médiatique au prurit belligène d’Israël contre le Liban et la Palestine.

Une conférence sur le Darfour avait d’ailleurs été convoquée, en hâte, en juillet 20O6, à Paris, par l’écrivain Bernard-Henry Lévy et Jacky Mamou, ancien dirigeant de « Médecins sans frontières », trois jours après le déclenchement de la guerre de destruction israélienne contre le Liban dans une tentative de détournement de l’opinion publique européenne sur les agissements israéliens à Beyrouth.

Contrairement à Gaza, sous blocus israélien depuis quatre ans, le Darfour bénéficie de ce fait d’une sur-médiatisation sans rapport avec la réalité du drame humain qui s’y joue en raison vraisemblablement de sa conformité avec la stratégie de balkanisation de l’Afrique et du Moyen-Orient et des liens de proximité entre Israël et M. Abdel Wahed Nur, chef de la Sudan Liberation Army (SLA), un proche de Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères (2). Parangon du droit d’ingérence humanitaire, le tandem Kouchner-Lévy a toujours prôné les interventions au Kurdistan, en Tchétchénie au Darfour, mais jamais en Palestine, particulièrement à Gaza où aucune aide gouvernementale française, humanitaire, médicale voire même alimentaire, n’y a été dépêchée après sa destruction par Israël, en janvier 2009, illustration caricaturale de l’instrumentalisation du Droit et de la Justice au service des visées hégémoniques du camp occidental.

Les chefs d’accusations retenus contre Omar Al Bachir, premier président en exercice à être poursuivi par la justice pénale internationale, sont d’ailleurs applicables point par point aux dirigeants israéliens, particulièrement les crimes de guerre, le déplacement des populations, les assassinats extrajudiciaires, ainsi que l’usage prohibé de mines antipersonnel et d’armes chimiques, des bombes au phosphore blanc, aux projectiles DIME (Dense Inert Metal Explosive).

Les témoignages des militaires israéliens de l’académie Itzhak Rabin viennent en confirmation des accusations lancées sur ce sujet par les organisations non gouvernementales et des observateurs occidentaux sur place à Gaza (3). La « lutte contre le terrorisme » n’autorise pas tous les abus. Elle n’autorise pas non plus l’usage de procédés terroristes à l’égard de la population civile, ni l’élimination des témoins gênants des propres turpitudes de leurs auteurs, notamment les installations de l’ONU, comme ce fut répétitivement le cas à Cana, au sud Liban, en 2004, et à Gaza, en 2009.

2- La France, une suspicion légitime

La justice pénale internationale, dont l’avènement avait été salué comme annonciateur d’une ère nouvelle est ainsi, d’emblée, obérée par sa sélectivité et ses immunités, en un mot par sa partialité. Les Etats-Unis, un des tortionnaires majeurs de l’époque contemporaine, le maître d’œuvre des tortures de la base américaine de Guantanamo (Cuba), de Bagram (Afghanistan) et d’Abou Ghraib (Irak), de même qu’Israël, considéré par une fraction importante de l’opinion publique mondiale comme « l’Etat voyou N°1 » de la scène internationale, n’ont pas souscrit au traité fondateur de la Cour pénale internationale. Ils disposent de ce fait d’un privilège de juridiction qui leur confère une sorte d’immunité impériale les plaçant à l’abri des poursuites, héritage de l’ancien « régime des capitulations » de l’empire ottoman.

Il en est de même des autres pays du champ occidental, notamment la France, qui compte à son actif l’élimination des principaux opposants du tiers monde hostiles à son hégémonie, Félix Mounier (Cameroun-1958), Mehdi Ben Barka (Maroc 1965), de même que les chefs de file du mouvement indépendantiste Kanak Jean-Marie Tjibaou et Yéwéné Yéwéné, tous deux assassinés en 1989 en Nouvelle Calédonie sur un territoire dont la France a la charge de sa sécurité, ou enfin le chef de l’opposition tchadienne Ibn Omar Mahmat Saleh (2008), le « tchadien disparu qui embarrasse la France », arrêté à la suite d’informations émanant des services d’écoute de l’armée française (4).

Une « suspicion légitime » frappe d’ailleurs la France tant en ce qui concerne le Darfour que le Liban, en raison de son rôle présumé dans l’élimination de l’opposant tchadien et de son activisme à « internationaliser » l’assassinat de Rafic Hariri, un crime relevant en principe du droit pénal libanais, que le président français de l’époque, Jacques Chirac, un obligé notoire de l’ancien premier ministre libanais, dont il est le pensionnaire posthume, s’est appliqué à porter devant la justice pénale internationale. La reconnaissance du ventre ne saurait donner lieu à des excès, ni manipuler de faux témoins, tel Zouheir Siddiq, pour accuser à tort de présumés coupables pour les besoins de sa propre cause.

Rafic Hariri n’est pas l’unique « martyr » du Liban, qui compte une quarantaine de personnalités de premier plan assassinée, dont deux présidents de la République assassinés (Bachir Gemayel et René Mouawad), trois anciens premiers ministres (Riad el-Solh, Rachid Karamé et Hariri), un chef d’état major (le Général François el-Hajj), le chef spirituel de la communauté chiite l’Imam Moussa Sadr et le Mufti sunnite de la république Cheikh Hassan Khaled, deux dirigeants du parti communiste libanais Rizckallah Hélou et Georges Hawi, le chef du Parti socialiste progressiste, le druze Kamal Joumblatt, les députés Maarouf Saad, Tony Frangieh et Pierre Gemayel, l’ancien chef milicien chrétien Elie Hobeika, ainsi que des journalistes Toufic Metni, Kamel Mroueh, Riad Taha, Salim Laouzi, Samir Kassir et Gibrane Tuéni.

Le tribunal spécial sur le Liban, institué par un accord conclu entre le Liban et les Nations Unies, le 5 juin 2005, confère des privilèges exorbitants à la commission d’enquête de l’ONU en ce qu’elle permet à cette instance d’exercer une tutelle de fait sur les autorités locales libanaises, en l’habilitant à enquêter sur un fait qui ne constitue pas un « crime international » juridiquement parlant (5).

Mais le fait de privilégier le cas du chef du clan saoudo-américain au Moyen-Orient, au détriment d’autres personnalités éminentes de la scène internationale (Benazir Bhutto, Pakistan 2007, Salvador Allende, Chili 1973, Patrice Lumumba, Congo Kinshasa 1961), au détriment des dizaines de personnalités libanaises, au détriment des milliers des victimes civiles de la guerre libanaise, au détriment des dizaines de dirigeants palestiniens et des milliers de civils palestiniens tués par les Israéliens, donne à penser que les ides de Mars ont voulu sonner le branle-bas des grandes manoeuvres diplomatiques américaines régionales en vue d’insuffler une bouffée d’oxygène à la coalition occidentale libanaise en mauvaise posture dans la compétition électorale, à trois mois des élections législatives libanaises prévues en juin 2009, en plaçant sur la défensive les principaux contestataires de l’ordre hégémonique américain dans la zone, la Syrie, via le procès Hariri, et l’Iran, via le dossier nucléaire, de même que le Soudan au prétexte du Darfour.

Via l’Iran, le Soudan et l’Arabie saoudite, la Chine vise à sécuriser son ravitaillement énergétique de l’ordre de dix millions de barils/jour en 2010, en vue de soutenir sa croissance et de réussir l’enjeu majeur de sa diplomatie attractive, le développement sud sud. Mais la croissance exponentielle de ses besoins pourrait exacerber la tension sur les cours du brut et les marchés pétroliers fragilisant davantage les économies occidentales déjà déstabilisées par l’effondrement du système bancaire.

Le commerce bilatéral Chine-Afrique a été multiplié par 50 entre 1980 et 2005, quintuplant entre 2000 et 2006 (6). Avec 1.995 milliards de dollars de réserve de change, une main d’œuvre bon marché exportable, une absence de passif colonial, la Chine, qui a déjà supplanté la France en Afrique, se pose en puissance mondiale. Premier détenteur de bons de trésor américain, de l’ordre de 727 milliards de dollars, devant le Japon (626 milliards de dollars), la Chine y a déjà adopté le ton, invitant, le 13 mars, les Etats-Unis à « honorer ses engagements, à se comporter en une nation en qui on peut avoir confiance et à garantir la sécurité des liquidités chinoises », dans une admonestation jamais subie par la puissance américaine (7).

Dans cette perspective, des stratèges occidentaux n’hésitent pas à prédire un affrontement majeur entre la Chine et les Etats-Unis pour le leadership mondial, à l’horizon de l’an 2030.

La saisine de la justice internationale, en mars 2009, simultanément à propos du Liban et du Soudan, a coïncidé avec le ralliement de la France à l’Otan, après un demi-siècle de bouderie, en vue de créer une structure de substitution au Conseil de sécurité de l’Onu et de contourner les veto tant de la Chine que de la Russie dans la gestion hégémonique des affaires du monde, hors de tout multilatéralisme. Face à une telle distorsion de comportement, la justice pénale internationale est attendue au tournant. Le véritable test de sa crédibilité résidera dans son traitement du dossier israélien. Faute de s’autosaisir, en cas de classement sans suite, elle apparaîtra alors comme une justice politique « aux ordres », un outil de répression des récalcitrants à l’ordre occidental, un habillage juridique de l’appareil répressif du militarisme atlantiste.

René Naba
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