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L'Hégémonie Culturelle

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L'Hégémonie Culturelle Empty L'Hégémonie Culturelle

Message par Camarade Troska Dim 27 Mai - 9:15

(tiré de wikipédia)

L'hégémonie culturelle est un concept qui décrit la domination culturelle d'un groupe ou d'une classe et le rôle que les pratiques quotidiennes et les croyances collectives jouent dans l'établissement des systèmes de domination.
L'analyse de l'hégémonie culturelle a été d'abord formulée par Antonio Gramsci pour expliquer pourquoi les révolutions communistes prédites par Marx dans les pays industrialisés ne s'étaient pas produites. Marx et ses successeurs avaient en effet affirmé que la croissance du capitalisme industriel produirait une gigantesque classe ouvrière et des récessions économiques cycliques. Ajoutées aux autres contradictions du capitalisme, ces récessions conduiraient une écrasante majorité de la population, les travailleurs, à développer des organisations pour défendre leurs intérêts, notamment des syndicats et des partis politiques. La succession des crises économiques amènerait enfin la classe ouvrière à renverser le capitalisme dans une révolution, à restructurer les institutions économiques, politiques et sociales, sur la base du socialisme scientifique, et à commencer la transition vers une société communiste. En termes marxistes, le changement d'infrastructures économiques impliquait un bouleversement de la superstructure culturelle et politique. Bien que Marx et Engels aient prédit ce scénario dans le célèbre Manifeste du Parti communiste (1848), les travailleurs des pays industrialisés n'avaient toujours pas mené à bien cette « mission » plusieurs décennies plus tard.

Gramsci pensait que l'échec des travailleurs à faire la révolution socialiste était dû à l'emprise de la culture hégémonique bourgeoise sur l'idéologie et les organisations de travailleurs.
En d'autres termes, les représentations culturelles de la classe dirigeante, c'est-à-dire l'idéologie dominante, avaient déteint plus que Marx n'aurait pu le penser sur les masses de travailleurs. Dans les sociétés industrielles « avancées », des outils culturels hégémoniques tels que l'école obligatoire, les médias de masse et la culture populaire avaient inculqué une « fausse conscience » aux travailleurs. Au lieu de faire en sorte qu'advienne une révolution qui servirait vraiment leurs besoins collectifs (selon les marxistes), les travailleurs des sociétés « avancées » cédaient aux sirènes du nationalisme, du consumérisme et de l'ascension sociale, embrassant un ethos individualiste de compétition et de réussite personnelle ou encore se rangeant derrière les leaders religieux bourgeois.

Constatant l'échec relatif du déterminisme économique face à la force de l'idéologie dominante, Gramsci proposa une distinction entre « guerre de position » et « guerre de mouvement ». La « guerre de position » est une guerre culturelle contre les valeurs bourgeoises qui se présentent comme « naturelles » ou « normales ». Les éléments socialistes doivent pour cela chercher à percer dans les médias d'information, les organisations de masse et les institutions éducatives en vue de propager l'analyse et la théorie révolutionnaires, d'augmenter la conscience de classe et de pousser à l'engagement révolutionnaire. Cette lutte culturelle doit permettre au prolétariat d'attirer toutes les classes opprimées dans sa lutte pour la prise du pouvoir politique. Pour Gramsci, toute classe qui vise à la conquête du pouvoir politique doit en effet dépasser ses simples intérêts « économiques », prendre le leadership moral et intellectuel, et faire des alliances et des compromis avec un certain nombre de forces sociales. Gramsci appelle cette union des forces sociales un « bloc historique » (terme emprunté au syndicaliste Georges Sorel).

Un succès dans cette « guerre de position » permettrait aux communistes de commencer la « guerre de mouvement », c'est-à-dire l'insurrection contre le capitalisme avec le support des masses.

(trouvé sur le net)

S’il est un concept qui revient de plus en plus fréquemment dans les discours progressistes, c’est bien celui d’hégémonie culturelle qu’a développé le philosophe marxiste italien Antonio Gramsci (1891-1937). Mais que recouvre-t-il et quelle stratégie contient-il ?

UN THÉORICIEN EMPRISONNE

Membre fondateur du Parti Communiste italien dont il sera Secrétaire général, intellectuel actif, journaliste et créateur du journal l’Unità, Antonio Gramsci est député lorsque, en 1926, il est arrêté par les fascistes et condamné pour conspiration deux ans plus tard. Le procureur mussolinien terminera son réquisitoire par ces paroles : « Nous devons empêcher ce cerveau de fonctionner ». Ruse de l’histoire, c’est durant cette longue incarcération que le socialiste révolutionnaire formera sa pensée, devenant l’un des plus originaux théoriciens du marxisme. Elle se déclinera dans une œuvre fleuve, près de 3000 pages de carnets, sortie clandestinement d’Italie et finalement éditée sous le nom de « Cahiers de prison ». Ceux-ci constituent une réflexion profonde et visionnaire de l’histoire italienne, du marxisme, de l’éducation (et notamment l’éducation des travailleurs issus de l’industrialisation), de la société civile ou encore de l’hégémonie culturelle. Un fil conducteur les traverse : la culture est « organiquement » liée au pouvoir dominant.

L’HÉGÉMONIE CULTURELLE

Constatant que les révolutions communistes promises par la théorie de Marx n’avaient pas eu lieu dans les sociétés industrielles de son époque, Gramsci formule une hypothèse. Si le pouvoir bourgeois tient, ce n’est pas uniquement par la main de fer par laquelle il tient le prolétariat, mais essentiellement grâce à son emprise sur les représentations culturelles de la masse des travailleurs. Cette hégémonie culturelle amenant même les dominés à adopter la vision du monde des dominants et à l’accepter comme « allant de soi ».
Cette domination se constitue et se maintient à travers la diffusion de valeurs au sein de l'École, l'Église, les partis, les organisations de travailleurs, l'institution scientifique, universitaire, artistique, les moyens de communication de masse… Autant de foyers culturels propageant des représentations qui conquièrent peu à peu les esprits et permettent d’obtenir le consentement du plus grand nombre.

Pour renverser la vapeur, toute conquête du pouvoir doit d’abord passer par un long travail idéologique, une lente préparation du terrain au sein de la société civile. Il faut, peu à peu, subvertir les esprits, installer les valeurs que l’on défend dans le domaine public afin de s’assurer d’une hégémonie culturelle avant et dans le but de prendre le pouvoir.
Exemple récent, l’idéologie néolibérale qui s’est auto-instituée comme seul système d’organisation économique possible. Il est le fruit d’un long travail sous-terrain de conquête des esprits depuis les cercles de réflexion d’économistes américains et européens (think-tanks) des années 50 aux journalistes, hauts fonctionnaires, leaders d’opinion, lobbys et artistes qui imposent peu à peu ses principales idées dans la sphère culturelle : « La compétition généralisée est saine », « Le marché s’auto-régule », « Il faut limiter les dépenses publiques et baisser les impôts », « L’État est un mauvais gestionnaire », etc.) avant de connaître une traduction politique dans la prise de pouvoir par Ronald Reagan aux États-Unis, Margaret Thatcher en Angleterre jusqu’à Deng Xiaoping en Chine.

L’OBJET DU COMBAT : CONQUERIR LA SOCIETE CIVILE

Pour Gramsci, l'État ne se résume pas au seul gouvernement. Même si ces sphères se recoupent souvent, on peut distinguer deux lieux de son pouvoir :
— D’une part, la « société politique » qui regroupe les institutions politiques, la police, l’armée et la justice. Elle est régie par la force.
— D’autre part la « société civile » qui regroupe des institutions culturelles (université, intellectuels, médias, artistes) et qui diffuse de manière ouverte ou masquée l'idéologie de l'État afin d'obtenir l'adhésion de la majorité de la population. Elle est régie par le consentement.
Si dans les régimes dictatoriaux, c’est surtout la société politique qui règne (par l’oppression), dans les sociétés occidentales démocratiques, c’est principalement la société civile qui organise la domination. C’est donc dans son cadre que le combat (culturel) doit être mené et non par une confrontation frontale avec la société politique.

Si l’on suit Gramsci, il faut d’abord distiller les idées progressistes, travailler aux marges et dans les interstices, réaliser un travail de « termite » pour ronger progressivement toutes les bases de la société capitaliste traditionnelle. L’objectif est celui de combattre les intellectuels de la classe dominante. Une tâche que Gramsci confiait aux intellectuels au sens large (ceux qui manipulent des idées), du moins ceux qui sont organiquement lié aux travailleurs. Il faut pour ce faire percer dans les médias de masse, envahir le langage courant, ou encore imposer ses thèmes et ses concepts dans le débat universitaire et public. À gauche, cela pourrait être d’une part de remettre en cause préceptes et mots du néolibéralisme pour les disqualifier et d’autre part d’imposer des thèmes et des termes comme « catastrophe écologique », « salaire maximum », « relocalisation », « gratuité », « coopérative », « paix économique », « services collectifs », « peuple », « décroissance », « précariat », « égalité réelle », « recherche du bien-être », etc.

À ce titre, si internet permet de nos jours une accélération de ce travail de sape et de diffusion de messages contraire à l’ordre du discours, la lutte contre l’hégémonie de la classe dominante doit aussi être menée en profondeur dans les réseaux sociaux humains. C’est notamment le rôle de l’éducation populaire.
Camarade Troska
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